Branche Bouchard Nougaro |
Saint Supéry Vital | |
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![]() Mon village de naissance : Martissère Le froid de 1709 La première vague de froid eut lieu dans la nuit du 6 janvier 1709. Par bonheur, la neige permit d'épargner du gel, les cultures et autres récoltes. En 24 heures cette vague de froid s'étendit sur toute la France, on releva ainsi -25 °C à Paris, -17°C à Montpellier ou encore -20,5°C à Bordeaux! La Seine gela progressivement et on raconte que la mer elle-même commençait à geler sur plusieurs kilomètres de largeur! Au château de Versailles, Louis XIV se voyait contraint d'attendre que son vin daigne bien dégeler près du feu, ce dernier se figeant rien qu'en traversant une antichambre! Les oiseaux tombaient en plein vol, les animaux succombaient de froid au sein des étables et le prix du blé ne cessait de grimper. Il valait huit fois plus cher que l'année précédente. Tous les végétaux se mirent à dépérir, le sol gelant sur plusieurs mètres de profondeur; les oliviers, les vignes, et autres arbres fruitiers furent perdus pour plusieurs années. Les cheminées chauffaient mal et nécessitaient un important apport de bois, de toute façon beaucoup trop cher pour la population, laissant ainsi le vent glacial s'engouffrer dans les habitations faisant descendre la température jusqu'à -10 °C Partout en France on allumait de grands feux pour que les plus démunis puissent s'y réchauffer. Lorsque le dégel eut lieu en avril, le constat fut épouvantable, toutes les récoltes étaient pourries. Le 23 avril, par arrêté royal, Louis XIV autorisa à semer à nouveau chaque parcelle de terrain. Les villes et communes taxèrent les bourgeois et les « riches » mensuellement pour pouvoir parer au plus pressé : la faim et le manque de nourriture. Tout le clergé en appela à la charité et à l'aumône. Hélas la famine se faisant ressentir, des émeutes et pillages commencèrent à avoir lieu dans tout le pays et les troupes furent envoyées dans toute la France pour empêcher les vols dans les boulangeries. Les paysans les plus chanceux étaient contraints de se nourrir de pain de farine d'orge, et d'une sorte de soupe populaire faite de pois, de pain émietté et de graisse animale pour les autres, ce n'était que racines, fougères et mendicité, ce qui représentait une mort quasi assurée. Ce
qui n'était pas mort de faim, dut subir les foudres des grandes épidémies
puisque l'été revenu, tous les vagabonds, paysans et autres gens
sous-alimentés et affaiblis qui étaient partis sur les chemins de
France pour tenter de trouver de quoi se nourrir et travailler, contribuèrent
à la propagation des grandes épidémies de dysenteries, de fièvres
typhoïdes ou encore de scorbut. La France subira ainsi une crise démographique sans pareil puisqu'elle perdra entre le premier janvier 1709 et décembre 1710, 810 000 habitants sur une population de 22 millions!
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